Le Château : la vie des prisonniers au Rwanda est un récit de la vie dans les prisons rwandaises au cours des dix années qui ont suivi le génocide de 1994. En 2004, la population carcérale au Rwanda s’élevait à environ 85 500 personnes, dont la plupart étaient accusées d’avoir participé au génocide qui a fait plus de 500 000 morts. Un grand nombre de ces prisonniers ont passé plus de dix ans en prison sans avoir été jugés.

Chaque aspect de la vie carcérale au Rwanda est défini par la surpopulation. La largeur de l’espace vital standard d’un prisonnier est de quarante centimètres. Les prisonniers appellent cet espace leur « château ». Nombre d’entre eux dorment à l’extérieur, exposés au soleil et à la pluie. Les visites de leur famille ne durent que trois minutes.

Et pourtant les prisonniers ont réussi à mettre de l’ordre dans ce chaos. Les prisons sont pour ainsi dire gérées par les prisonniers eux-mêmes. Ils ont instauré une hiérarchie extrêmement efficace qui reflète l’organisation de la société telle qu’on la trouve au-delà des murs des prisons.

Cet ouvrage dresse un tableau frappant de l’humanité poussée à l’extrême ; un portrait intense et dérangeant où se conjuguent souffrance, dureté, créativité, humour et résilience. Il confronte le lecteur à un univers moralement complexe, truffé de contradictions, dans lequel l’absence de justice rend pratiquement impossible toute distinction entre coupables et innocents.